mercredi 18 décembre 2013

Saint Barthélémy ... la douche froide...

... au propre, comme au figuré. Depuis Antigua, le temps c'est nettement dégradé. Nous essuyons des conditions météo difficiles. Les BMS (bulletins marine spéciaux), qui annoncent des vents égaux ou supérieurs à force 7, s’enchaînent parfois à un rythme soutenu. Parfois plusieurs dans la même journée.
Il a fallu viser juste une petite fenêtre météo de 24 heures pour rallier Saint Bart. Obligés de faire l'impasse sur l'île de Barbuda où il vaut mieux ne pas se retrouver coincé avec des conditions délicates car les mouillages y sont très exposés et aucun refuge possible. Dommage, mais si nous voulons être pour Noël à Saint Martin, il faut tracer maintenant, nous y reviendrons et faisons contre mauvaise fortune, bon cœur.
Nous allons retrouver le sol Français et des connexions internet plus faciles. Du moins, c'est ce que nous pensions. On nous a toujours parlé de St Bart comme une île extra où tout est fait, là aussi, pour les fortunés et autres people.

Gustavia, voilà un joli nom, c'est la capitale où nous atterrirons après une traversée de 11 heures pour 80 miles nautiques de nuit, sportive, mouvementée (houle de 3m avec 20/25 noeuds de vent au portant) et rapide.

Je commence à avoir Rêve Bleu bien en main et j'en mesure petit à petit les limites et aussi les qualités. C'est un bateau très rassurant et confortable. il passe bien dans la mer formée avec un vent soutenu, pour peu que l'on adapte la voilure aux conditions. Il me surprend, même, par ses tolérances. Nous devenons plus complices de jours en jours. Même Sandrine commence à ressentir le bateau et devance les manœuvres à effectuer. Ti pirate surveille toujours le speedomètre (indicateur de vitesse) pour voir si la moyenne ne descend pas trop.

Au petit matin, nous pénétrons à l'intérieur du mouillage de Gustavia. De somptueux yacht forment une haie d'honneur pour notre arrivée, trop aimable. Les équipages s'affairent à l'entretien de ces cathédrales flottantes. Les propriétaires ne vont pas tarder à arriver pour passer les fêtes à bord. tout le monde est dans les starting block.

Le vent, bien que nous soyons, maintenant, abrités sous l'ile, souffle encore de manière soutenu. Sandrine, à l'avant, prépare l'ancre pour le mouillage, ti pirate au pied de mat, en "relais haut parleur" entre l'avant et l'arrière du bateau. 
Nous cherchons un endroit où plonger nos centaines de kilos de plomb. La Houle rentre dans la zone de mouillage, cela promet des nuits confortables ...
De plus, les endroits les plus abrités sont occupés par des bateaux "poubelles" qui ne naviguent plus depuis longtemps et dont les propriétaires en errance tropicale ont squattés les lieux à grands renforts de corps morts implantés de façon plus où moins anarchique.

Drôle de vision pour une île qui accueille la jet set internationale!

Nous nous retrouvons loin des quais en fond de baie pour être certains de pouvoir laisser rêve bleu se reposer à son tour, le temps pour nous d'aller à terre faire les formalités.

Le mouillage est tellement inconfortable et inquiétant que Sandrine restera à bord pour parer à toutes éventualités.

L’accueil, au bureau du port, est informatif, sans plus. On doit payer 10 euros pour jeter l'ancre dans la baie ou plutôt la marmite, sans aucune garantie de sécurité. Ils encaissent mais le reste, c'est pas leur problème. Bien, l'image que nous avions d'une des perles de la Caraïbe en prend un coup.

Nous passerons une nuit blanche dans cet enfer. Le bulletin météo du matin annonçant un nouveau BMS, il est hors de question que nous restions une seconde de plus livré à ce chaudron bouillonnant, de loin le plus inconfortable que nous ayons fait jusqu'à présent, même pour descendre dans l'annexe, c'est rock'n roll.

On lève l'ancre !

J'ai repéré une baie au Nord où, vu la direction des vents et de la Houle, nous devrions être bien protégé. L'anse Colombier, réserve naturelle, équipée de bouées d'amarrages afin de ne pas endommager les fonds. Là aussi, aucune garantie sur la qualité du mouillage, vous prenez une bouée sous votre propre responsabilité, si la bouée lâche et c'est arrivé, tant pis pour vous et adieu le cannot vu les dents agressives des falaises bordant l'endroit.



Les dents de la mer.


Arrivé sur place, nous choisissons une bouée en bon état et avec les conditions météo à venir, je plonge pour assurer le tout en m'attachant directement sur  le bloc de béton reposant à 4 mètres sous la surface.
Nous resterons 5 jours dans cette baie au demeurant très agréable et confortable vue les conditions.
Pendant 48 heures nous ne pourrons même pas mettre le pied hors du bateau. Les vagues brisant sur la plage nous interdisent tout débarquement en annexe. La vie du bord s'écoulera au rythme des BMS 32 à 42 et des rafales sous les grains parfois très impressionnantes.

Entre deux coups de vent, nous irons à la découverte de cette terre désertique avec internet en option. L'endroit n'est accessible que par bateau ou par un chemin douanier pour sportifs entraînés.
Autant dire que nous ne sommes pas dérangés par le voisinage. Il y a, néanmoins, plusieurs bateaux qui ont suivi le même raisonnement.

Les conditions s' améliorant légèrement, nous retournons à Gustavia pour faire les formalités de sortie et visiter un peu la place.

L'ambiance de la ville, bien que très jolie, représente tout ce que nous détestons. Un monde chimérique où le paraître est la valeur première. L'odeur de l'argent à remplacée celle des plantes tropicales. La mèche de cheveux bien gominée (avec ce vent, c'est préférable), ces fantômes du monde réel paradent jours et nuits pour qu'enfin on les reconnaissent au détour d'une terrasse de café. Les belles et jeunes femmes ondulent sur les quais dans leur shortis trop petits, pendant que les moins jeunes siliconées versent, aux ravaleurs de surfaces locaux et ils sont nombreux, de quoi alimenter la banque mondiale pendant plusieurs années.

Fuyons... et allons bavarder avec les tortues et autres dauphins dont les conversations seront plus enrichissantes.

Nous mouillerons, le soir même, sur une île déserte "l'île fourchue" à quelques miles de là. Il fallait bien cela pour nous remettre de nos déceptions.

Fais comme l'oiseau ...

... et lui il rigole !














1 commentaire:

  1. Si tu pouvais poster quelques photos des shorts trop petits et des siliconées on pourrait s'indigner avec toi ...

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