lundi 12 mai 2014

Béquia... la porte des Grenadines,

Le jour se lève à peine, les premières lueurs découpent, dans la pénombre, les deux pitons. il est 5h30 et nous nous préparons à appareiller. Le petit dej' avalé, les affaires calées dans le bateau, je hisse la grand voile réduite d'un ris tandis que Sandrine est à l'avant pour enlever les amarres qui nous retiennent à la bouée. La météo nous promet une belle journée de navigation. Rêve bleu glisse doucement, en avant lente, vers la sortie de la baie encore endormie. J'adore ce moment où tout est calme. La nature encore engourdie s'éveille au chant du coq. Les barques de pêche entament leur ballet. Les premiers rayons du soleil caressent la surface de l'eau, la parant d'une multitude de jaunes orangés au rouge vif. Nous savourons, une fois de plus, le bonheur d'être là.
Un point GPS nous indique la distance à parcourir et le cap à suivre. Nous avons décidé de rejoindre Béquia, petite île au sud de Saint-Vincent dont elle dépend. Elle même étant indépendante comme ses voisines depuis peu de temps. Il y a 50 milles à parcourir, ce qui devrait se faire en une dizaine d'heures en prenant comme moyenne 5 Milles/heure, ce qui est très pessimiste, Rêve Bleu a plutôt une foulée qui s'approche des 7M/heure. Mais, il vaut mieux garder une marge de sécurité afin de ne pas se faire surprendre par la nuit et l'arrivée dans un mouillage nocturne est toujours délicat voir carrément impossible suivant la configuration des lieux et l'état du balisage.
A ce propos, la mer des caraïbes ne bénéficie pas des mêmes infrastructures qu'en Europe pour le signalement des dangers et autres chenaux d'accès. Les phares, qu'en a eux se comptent sur les doigts d'une main. Le nombre de récifs, la diversité des cotes et la pauvreté de certains états rendent le balisage aléatoire, voir inexistant. Merci à ceux qui ont inventé le GPS (global positionning system), les américains en l’occurrence. Bien qu'en théorie, tout navigateur doit pouvoir se positionner et faire route à l'aide d'une carte papier, d'un crayon et d'un compas. Ce que l'on appel naviguer à l’Estime est à réserver aux contrées bien balisées. Du temps ou l’électronique n'existait pas et je ne suis pas un nostalgique de cette époque, l'approche de certaines cotes ne pouvaient se faire qu'après une sérieuse reconnaissance diurne. On ne compte plus les épaves de navires et il en a de célèbres à qui la fée électronique aurait été de grand secours.
Merci donc à monsieur GPS qui rend nos voyages plus sûr et plus sereins.
Il est 7 heures, nous sortons des cotes abritées par les reliefs. Nous entamons la traversée du canal de Saint-Vincent, qui nous sépare de l'île qui lui a donné son nom, à 25 milles de Sainte-Lucie. Il est réputé pour être le plus difficile de tout l'arc Antillais. Aujourd'hui, dame nature nous épargnera et nous gratifiera d'une petite brise sur une mer peu agitée, pensant, sans doute que nous avons déjà payé notre tribu en début d'année.
TERRE, capitain ! Saint-Vincent en vue, un drame...
...Quelle beauté cette île! La vue du large est magnifique. Les falaises nappées de verdure débordent sur la mer entrecoupées de petites criques au sable blanc. Au loin, le volcan entouré de ses annexes, drapé d'une végétation luxuriante, lui aussi. On aperçoit des champs de cocotiers Bordés de prairies d'un vert éclatant. Nous passons des villages au nom évocateurs, Cummberland, Wallalibu (on y tourna bon nombre de scènes de "Pirates des Caraïbes", notamment dans le bar qui subsiste aujourd'hui), Chateau Belair, Petit Bordel ...etc...
... Malheureusement, et c'est là qu'est le drame, nous ne nous y arrêterons pas. Ce n'est pas l'envie qui manque, mais le courage. C'est la seule île des Caraïbes ou l'on signale encore des actes de piraterie. Oh! bien sur, on est loin des actes relatés dans le golf d'Aden, au large de la Somalie. Les attaques sont rares et exceptionnellement dirigées vers les personnes. Il s'agit surtout de rapine commise sur le pont des bateaux de passage. La pression des "Boys Boat", très insistant à vous vendre tout et n'importe quoi toute la journée, a fini par sceller le sort de cette belle île pour quelques années encore. Le temps que la population locale, comme elle l'a fait ailleurs, réalise que les plaisanciers, que nous sommes, ne sont pas des milliardaires et des portefeuilles munis de jambes. C'était le cas de la Dominique, il y a quelques années encore. Depuis, les choses se sont structurées et la sécurité est devenue une priorité. Gare à celui qui commet un délit envers un plaisancier, il ne passera pas par la case départ et être emprisonné là bas, Oups!
Pour Saint-Vincent, l'heure n'est pas encore venue, faute de volonté politique, sans doute. Elle restera un territoire plutôt vierge à découvrir. Pour le moment, passons au large !
L'île principale passée et déjà nous sommes en vue de Béquia, notre destination. Contraste saisissant avec sa tutrice, ici, l’accueil  est chaleureux et respectueux. Si vous voulez une bouée, on vous aide à la prendre; Si vous voulez mouiller votre ancre, pas de problème, on ne vous demandera rien. Les boys boat passent en vous saluant, vous proposent de temps à autre un service ou des produits, mais rien de pesant.





Leçon de pêche à l'épervier...

ça pique...

Même le muguet pousse dans les Caraïbes...


Une pieuvre qui s'est amourachée de Ti pirate, un peu collante, elle finira en fricassé...



 
C'est loin l’Amérique ?...

Water, Diesel boat, livraison à domicile...



Pêche à la mouette...



La baie de Port Elisabeth...

...Attention aux pirates...


Friendly Bay, coté Atlantique...

Récupération de coquilles de Lambis...

Visite de l"île avec nos amis du bateau "Parati", exactement le même que "Rêve Bleu"







Nursery pour tortues, Ti pirate trop content de pouvoir les approcher comme cela...



Non, ce n'est pas notre pêche du jour, c'est celle du pêcheur du coin, mais c'est bon quand même !...
...Carpaccio et darne au menu de ce soir...


Notre blanchisseuse et sa fille...

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